C.E.R.N.A.Centre d'Evaluation et de Rééducation Neuropschologiques de l'Adulte

Traumatisme Crânien et Neuropsychologie

 

Traumatisme Crânien Grave

 

Les lésions traumatiques ont des causes variées mais la plus courante reste les accidents de la route. Les jeunes enfants et les personnes âgées sont aussi particulièrement touchés.

On estime à 155 000 nouveaux cas par an l’incidence en France des traumatismes crâniens qui touchent une  population essentiellement jeune (15 -25 ans) et masculine.

Les séquelles cognitives, comportementales et émotionnelles d’un traumatisme crânien grave constituent la grande spécificité de cette pathologie et sont à l’origine de ce qui a été appelé « le handicap invisible » des traumatisés crâniens. Ces séquelles, contrairement aux séquelles motrices, peuvent passer inaperçues auprès des tiers comme auprès d’un expert judiciaire, d’autant que le blessé est le plus souvent anosognosique de ses troubles cognitifs et ne formule aucune plainte. A long terme les troubles cognitifs et comportementaux sont la principale cause des handicaps professionnels, sociaux et personnels. Les troubles neuropsychologiques après un traumatisme crânien grave sont variés et dépendent de l’origine du traumatisme crânien, de son degré de sévérité et de la localisation des lésions cérébrales. Toutes les fonctions supérieures peuvent être altérées.

« La tête, le cerveau sont au sommet de notre économie. C’est vrai au niveau physiologique et physiopathologique, c’est aussi vrai dans l’ordre symbolique : la tête, c’est la vie même, l’esprit, l’âme, le moi. Comme le cerveau n’est pas une viscère quelconque, « tomber sur la tête » n’est pas un accident ordinaire ». 

François Cohadon, Jean-Pierre Castel, Edwige Richer, Jean-Michel Mazaux, Hugues Loiseau (2008). Les traumatisés crâniens, de l’accident à la réinsertion, Arnette, 3ième édition

 

Traumatisme crânien léger

 

Le traumatisme crânien léger, aussi appelé commotion cérébrale, est essentiellement une secousse du cerveau accompagnée d’une perte de conscience brève (moins de 10 minutes) et/ou d’une courte perte de mémoire (moins d’une heure). L’examen clinique et l’imagerie sont normaux. Les troubles observés au moment du traumatisme régressent spontanément dans un délai de un à trois mois et le traumatisme crânien léger ne laisse habituellement pas de séquelles. Mais si le traumatisme crânien classé léger n’est pas aujourd’hui médicalisé, sa problématique est aujourd’hui discutée car certains patients gardent des plaintes durables avec un retentissement socio-professionnel (« syndrome post-commotionnel ») ‏. Pour certains le traumatisme crânien léger serait une pathologie mal interprétée.

 

Les efforts que fournissent les patients pour compenser leurs déficits entraînent une grande fatigabilité et une lenteur dans le traitement des informations très caractéristiques de cette pathologie. Des troubles psychiatriques (anxiété, dépression) sont souvent associés aux troubles cognitifs